Position Paper and Policy Brief on a Publicly-Funded ELCC Salary Scale

(English follows the French text)

L’Ontario est aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre en services de garde à l’enfance dans un contexte où la demande de places est en pleine croissance. Présentement, un grand nombre de services de garde limitent leurs inscriptions parce qu’ils manquent de personnel. Cette crise de main-d’œuvre est devenue une entrave majeure au succès de la mise en œuvre du Programme pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (PPAGJE) en Ontario. Elle ralentit le développement des places prévues et elle bloque l’accès de nombreuses familles aux services de garde.

De faibles salaires et une rémunération non concurrentielle sont la cause fondamentale de cette crise de main-d’œuvre dans le secteur. À la suite de consultations exhaustives et d’analyses approfondies, la Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance et l’Association of Early Childhood Educators Ontario ont produit un énoncé de position et un document d’orientation étayant le concept d’une échelle salariale financée à même les fonds publics. Notre analyse révèle ce qui suit :

1) L’Ontario traîne de l’arrière en ce qui concerne les salaires des éducatrices/éducateurs de la petite enfance (EPE) et des autres travailleuses/travailleurs en services de garde. L’Ontario fait partie des quelques provinces qui n’ont toujours pas adopté d’échelle ou de grille salariale. Le plancher salarial de 19 $ l’heure en Ontario pour les EPEI fait en sorte que le véritable salaire minimum des EPEI qui travaillent dans un service de garde titulaire d’un permis en Ontario est de 4 $ de moins qu’en Alberta, de 8 $ de moins qu’à l’Île-du-Prince-Édouard et de 13 $ de moins qu’au Yukon. Et il n’y a pas de plancher salarial pour le personnel non-EPEI, outre le salaire minimum provincial.

2) Pour être concurrentiel par rapport aux autres provinces et réussir à régler le problème de pénurie de main-d’œuvre en services de garde, l’Ontario doit immédiatement adopter une échelle salariale provinciale financée par des fonds publics accordant au moins 30 $ à 40 $ l’heure aux EPEI et au moins 25 $ l’heure au personnel non-EPEI travaillant en services de garde à l’enfance. Il devrait y avoir des augmentations salariales annuellement et des mesures pour récompenser les années de service. Et l’on devrait instaurer immédiatement des régimes d’avantages sociaux et de retraite.

Résumé :

  • L’Ontario est aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre en services de garde à l’enfance dans un contexte où la demande de places est en pleine croissance. Présentement, un grand nombre de services de garde limitent leurs inscriptions parce qu’ils manquent de personnel.
  • Cette crise de main-d’œuvre est devenue une entrave majeure au succès de la mise en œuvre du Programme pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (PPAGJE) en Ontario. Elle ralentit le développement des places prévues et elle bloque l’accès de nombreuses familles aux services de garde.
  • Les faibles salaires et la rémunération non concurrentielle sont la cause fondamentale de cette crise de main-d’œuvre dans le secteur. En 2022, parmi les EPEI qui travaillaient dans un service de garde titulaire d’un permis en Ontario :
    • 32 % gagnaient moins de 20 $ l’heure;
    • 46 % gagnaient entre 20 $ et 25 $ l’heure;
    • 16 % gagnaient entre 25 $ et 30 $ l’heure.
  • En 2022, parmi le personnel non-EPEI :
    • 76 % gagnaient moins de 20 $ l’heure;
    • 21 % gagnaient entre 20 $ et 25 $ l’heure.
  • En vertu de son plan d’action pour le PPAGJE, l’Ontario a haussé le plancher salarial à 19 $ l’heure en 2023, mais il reste que le véritable salaire minimum des EPEI qui travaillent dans un service de garde titulaire d’un permis est de 4 $ de moins qu’en Alberta, de 8 $ de moins qu’à l’Île-du-Prince-Édouard et de 13 $ de moins qu’au Yukon. Et il n’y a pas de plancher salarial pour le personnel non-EPEI, outre le salaire minimum provincial.

Véritable salaire minimum des EPE ($)

Province ou territoire

$ l’heure

Échelon le plus élevé

Yukon

32,08 $

S.O.

Île-du-Prince-Édouard

27,11 $

29,05 $

Terre-Neuve-et-Labrador

25,00 $

26,53 $

Alberta

23,62 $

S.O.

Nouveau-Brunswick

22,00 $

24,47 $

Québec

21,60 $

30,03 $

Nouvelle-Écosse

21,43 $

24,13 $

Colombie-Britannique

20,75 $

S.O.

Manitoba

20,73 $

22,29 $

Nunavut

20,50 $

25,36 $

Ontario

19,00 $

S.O.

Saskatchewan

18,00 $

S.O.

Territoires du Nord-Ouest

15,20 $

S.O.

Source : Coalition of Child Care Advocates of BC, 2023

  • L’Ontario doit immédiatement adopter une échelle salariale provinciale financée par des fonds publics pour les EPEI et le personnel non-EPEI qui travaillent dans les services éducatifs et de garde à l’enfance de la province.
    • Au moins 30 $ à 40 $ l’heure pour les EPEI.
    • Au moins 25 $ l’heure pour le personnel non-EPEI.
    • Il doit y avoir des augmentations salariales annuellement et des mesures pour récompenser les années de service.
    • Et l’on doit instaurer immédiatement des régimes d’avantages sociaux et de retraite.
  • L’échelle salariale doit être fondée sur les cinq principes directeurs suivant :
  1. Le financement de la main-d’œuvre équivaut au financement de la qualité.
  2. Une rémunération décente pour toutes et tous.
  3. La reconnaissance des titres de compétence, de l’expérience et des responsabilités et la définition des rôles professionnelles.
  4. Le respect des conventions collectives et des salaires décents existants.
  5. Le soutien d’un processus démocratique auquel participe activement le personnel éducateur.
  • L’Ontario doit mettre sur pied une commission consultative de travailleuses/travailleurs en petite enfance et garde d’enfants pour se pencher sur la transformation à long terme du secteur, notamment sur la façon dont on harmonisera les mécanismes salariaux avec les titres de compétences et les diplômes, les différentes responsabilités et divers rôles professionnels, les connaissances et l’expérience et les autres mesures d’équité.
  • Le gouvernement de l’Ontario et le gouvernement fédéral doivent travailler en collaboration et se partager la responsabilité du financement de la rémunération dans le secteur des services de garde à l’enfance.

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Ontario has a child care workforce shortage amid an increased demand for child care spaces. Currently many child care programs are limiting enrolment because they cannot adequately staff. This workforce crisis is now a major roadblock to the successful implementation of the Canada-Wide Early Learning and Child Care (CWELCC) plan in Ontario. It is slowing planned space expansion and blocking access to child care for many families.

The root cause of the workforce crisis is low and uncompetitive wages. Following extensive consultation and analysis, the Ontario Coalition for Better Child Care and the Association of Early Childhood Educators Ontario have developed a Position Paper and Policy Brief on a publicy-funded salary scale. Our analysis shows that:

1) Ontario is a laggard on ECE and child care worker wages. Ontario is one of the few provinces that still has not taken action on a salary scale or wage grid. And Ontario's $19 per hour wage floor for RECEs makes the effective minimum wage for RECEs in licensed child care more than $4 less than Alberta, $8 less than Prince Edward Island, and $13 less than Yukon. There is no wage floor for non-RECE staff beyond the provincial minimum wage.

2) To be competitive with other provinces and to be effective in solving the child care workforce shortage, Ontario should immediately implement a province-wide publicly funded salary scale of at least $30-$40 per hour for RECEs and at least $25 per hour for non-RECE staff in early years and child care programs. There should be annual increases and steps to reward years of service. There should be immediate implementation of benefit and pension plans.

Executive summary:

  • Ontario has a child care workforce shortage amid an increased demand for child care spaces. Currently many child care programs are limiting enrolment because they cannot adequately staff.
  • This workforce crisis is now a major roadblock to the successful implementation of the Canada-Wide Early Learning and Child Care (CWELCC) plan in Ontario. It is slowing planned space expansion and blocking access to child care for many families.
  • The root cause of the workforce crisis is low and uncompetitive wages. In 2022, among RECEs in licensed child care in Ontario:
    • 32% earned less than $20 per hour;
    • 46% earned between $20 and $25 per hour;
    • 16% earned between $25 and $30 per hour.
  • Among non-RECE staff in 2022:
    • 76% earned less than $20 per hour;
    • 21% earned between $20 and $25 per hour.
  • While Ontario’s CWELCC action plan raised the wage floor to $19 per hour in 2023, this still makes the effective minimum wage for RECEs in licensed child care more than $4 less than Alberta, $8 less that Prince Edward Island, and $13 less than Yukon. There is no wage floor for non-RECE staff beyond the provincial minimum wage.

ECE_Effective_minimum_wage.png

  • Ontario should immediately implement a province-wide publicly funded salary scale for RECEs and non-RECE staff in early years and child care programs.
    • At least $30-$40 per hour for RECEs.
    • At least $25 per hour for non-RECE staff.
    • There should be annual increases and steps to reward years of service.
    • There should be immediate implementation of benefit and pension plans.
  • A salary scale should be based on five guiding principles:
    1. Funding the workforce is funding quality.
    2. Decent compensation for all.
    3. Recognition of qualifications, experience and responsibilities. Development of job roles.
    4. Respect for existing decent wages and collective agreements.
    5. Commitment to a democratic process that meaningfully includes educators.
  • Ontario should convene an Early Years and Child Care Worker Advisory Commission to address long-term transformation of the sector including questions of how qualifications, different responsibilities and job roles, knowledge, experience, and other equity measures will be aligned with compensation mechanisms.
  • The Ontario and Federal governments should share responsibility and work together to fund compensation.

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